Majestueux, élégant et puissant, le cheval fascine depuis toujours les photographes. Pourtant, réussir à capturer toute la noblesse et l’énergie de cet animal demande bien plus qu’un simple déclenchement. Entre la rapidité de ses mouvements, son gabarit imposant et la forte proximité de l’humain dans son environnement, il convient d’adopter des techniques précises et une approche respectueuse.
Dans cet article, découvrons cinq astuces incontournables pour photographier efficacement le cheval, en tirant parti à la fois de la technique photographique et de la connaissance comportementale.
1. Observer et comprendre le comportement du cheval
À CONSULTER ÉGALEMENT : Pour en savoir plus sur photographier les chevaux…
Avant même de sortir son appareil photo, le photographe doit prendre le temps d’observer. Le cheval s’exprime beaucoup à travers son langage corporel. La position des oreilles, par exemple, est un indicateur précieux :
- Oreilles couchées vers l’arrière : signe d’agacement ou d’agressivité.
- Oreilles dressées vers l’avant : état d’alerte, de curiosité ou de sérénité.
- Oreilles tournées indépendamment : concentration sur plusieurs stimuli extérieurs.
De même, un cou tendu vers l’avant peut annoncer une morsure ou un coup de sabot. Ces signaux ne sont pas seulement utiles pour la sécurité du photographe, mais aussi pour capter des expressions authentiques et éviter les clichés figés et dénués d’âme.

Un photographe attentif saura saisir des instants d’interaction entre chevaux — toilettage mutuel, jeux ou hiérarchies au sein du troupeau — qui donneront à ses images une forte intensité émotionnelle. Vous pouvez, si vous n’êtes pas expérimenté en éthologie équine, chercher des informations utiles sur Horserizon.com, qui vous aideront à mieux cerner les aspects comportementaux des chevaux.
2. Choisir le bon moment et anticiper l’action
Le cheval en mouvement offre des scènes spectaculaires. Toutefois, capturer un galop rapide ne s’improvise pas. Une technique éprouvée consiste à écouter le rythme des sabots : le déclenchement sur le troisième temps du galop, au moment du fameux « ta-ga-da », permet de figer l’animal en suspension, les quatre membres regroupés.

De plus, le lâcher au pré est un moment idéal : l’animal s’ébroue, se roule, galope, parfois jusqu’à lancer des ruades. Ces instants sont imprévisibles mais riches en émotions, parfaits pour des clichés dynamiques et vibrants.
Il convient aussi d’anticiper la lumière et les conditions météo : le contre-jour, par exemple, peut magnifier les formes de l’animal et sublimer sa silhouette, à condition de maîtriser l’exposition.
3. Maîtriser la vitesse et l’exposition
La photographie équine exige un réglage adapté à la situation. Pour figer un saut ou un galop, une vitesse d’obturation très rapide (1/1000 s ou plus) est recommandée. À l’inverse, un filé en pose lente donnera une impression de fluidité et de vitesse.
Un tableau comparatif peut être utile pour choisir les meilleurs paramètres en matière de vitesse d’obturation :
| Situation | Vitesse conseillée | Effet obtenu |
|---|---|---|
| Cheval au pas | 1/250 s | Sujet net, ambiance calme |
| Cheval au trot | 1/500 s | Bonne netteté avec dynamisme |
| Galop rapide | 1/1000 s ou plus | Mouvement figé, muscles saillants |
| Filé artistique | 1/30 – 1/60 s | Effet de vitesse fluide |
Enfin, la correction d’exposition s’avère souvent indispensable, en particulier pour gérer les robes très claires ou très sombres qui trompent la cellule de mesure (la mesure centrale pondérée permet d’obtenir généralement de bons résultats).

4. Composer avec l’environnement
Photographier un cheval ne se limite pas au sujet lui-même. L’arrière-plan joue un rôle fondamental. Les clôtures, hangars ou véhicules peuvent gâcher une composition. Mieux vaut repérer en amont un cadre naturel et harmonieux.

Deux approches sont possibles :
- Le cheval dans la nature : portrait sans harnachement, silhouette libre dans un pré ou une rivière, offrant une esthétique primitive et poétique.
- Le cheval au travail : scènes équestres, sauts d’obstacles, randonnées… qui montrent la complicité avec l’humain.
Dans tous les cas, il est conseillé de se placer à hauteur des yeux de l’animal afin de renforcer l’impact émotionnel du cliché.
5. Utiliser des astuces pratiques sur le terrain
Quelques astuces concrètes facilitent la prise de vue :
- Prévoir des carottes ou pommes coupées en quartiers pour attirer l’attention du cheval, en veillant toutefois à ne pas saturer l’animal.
- Multiplier les prises lors des portraits, car le cheval cligne souvent des yeux.
- Exploiter les événements équestres (défilés, spectacles) qui offrent un cadre vivant et esthétique (vous pouvez aller sur le site de la Fédération Française d’Équitation pour trouver les clubs proches de chez vous).
- Éviter impérativement l’usage du flash, trop agressif et inesthétique pour le pelage comme pour l’animal.

Ces petites attentions, cumulées à une bonne préparation technique, feront toute la différence entre une photo banale et une image marquante.
Conclusion
Photographier le cheval, c’est conjuguer maîtrise technique et sensibilité artistique. La connaissance du comportement animal, l’anticipation du mouvement, la gestion précise de l’exposition et la recherche d’un cadre naturel sont autant de clés pour réussir. Mais c’est surtout la patience, le respect et l’écoute qui permettront au photographe de saisir l’instant juste, celui qui révèle la grâce intemporelle de l’équidé.
En somme, l’art de capturer le cheval ne réside pas seulement dans l’image, mais dans la rencontre silencieuse entre l’homme et l’animal.




