Le filé d’arbres, vision créative

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De toutes les pratiques créatives en photographie de nature, le filé d’arbre est certainement la plus simple à pratiquer, et celle où l’on obtient rapidement des résultats souvent très sympathiques, avec l’avantage de ne demander ni matériel de pointe, ni lumière extraordinaire !

Arbres filés
Arbres filés
EOS 5D mark II + Canon 24-105/4 L IS USM à 58mm,
f/4.0, 1/15ème, 800 ISO

L’astuce consiste simplement en un mouvement de bas en haut avec une vitesse assez basse pour ne pas figer l’image.

À CONSULTER ÉGALEMENT : Pour en savoir plus sur la technique photo

Choisir le bon endroit

La première étape dans la réalisation de ce type d’image, est de choisir un endroit approprié, avec si possible des arbres relativement clairsemés, et dans la mesure du possible de tailles différentes. La « propreté » du sous-bois facilitera la prise de vue. De fait, on évitera les sous-bois encombrés et broussailleux.

Sous-bois en forêt
Sous-bois broussailleux, inadapté au filé d’arbres
EOS 5D mark II + Canon 24-105/4 L IS USM à 24mm,
f/5.0, 1/15ème, 800 ISO

L’idéal est de trouver des bois entretenus par l’homme, et d’emprunter les travées, à défaut de chemins, pour rechercher des espaces propices à ce type de photo. Il vous faudra pouvoir visualiser le pied des arbres, de manière à pouvoir suggérer la présence du sol sur le résultat final (sans cela, vous n’obtiendrez que des « lignes » verticales multicolores !)

Travée en sous-bois, permettant d'accéder aux endroits propices à la photographie
Travée en sous-bois, permettant d’accéder aux endroits propices à la photographie
EOS 5D mark II + Canon 24-105/4 L IS USM à 105mm,
f/5.0, 1/60ème, 800 ISO

La prise de vue et le matériel

Le matériel : l’énorme avantage de cette technique (outre d’éventuelles dominantes colorimétriques !) est que n’importe quelle focale située entre 28mm et 150mm fera l’affaire ! La qualité de l’optique et même… de l’appareil n’ont que peu d’importance, puisque l’on va jouer sur le mouvement pour générer ce flou (grâce à une vitesse maîtrisée, voir chapitre suivant) : exit les notions de piqué et de netteté !

On évitera de fait les focales sous les 28mm car la déformation (inévitable) sera visible sur les côtés (les troncs seront inévitablement courbés) comme sur la photo suivante ; au-delà de 150mm, il deviendra très difficile d’obtenir un résultat probant, car la vitesse de mouvement n’en sera que plus difficile à maîtriser et il vous faudra utiliser des vitesses d’obturation de plus en plus élevées. Au final, une focale de 35mm demeure vraiment l’idéal.

Arbres filés, déformés par le grand angle
Arbres filés, où la courbure de l’objectif est perceptible à cause de l’angle de champs trop important (distorsion de l’objectif visible)
EOS 5D mark II + Canon 24-105/4 L IS USM à 24mm,
f/5.6, 1/10ème, 640 ISO

La prise de vue : très simple, il vous suffit de vous placer debout en surveillant les zones surexposées (typiquement le ciel filtrant entre les arbres) selon le résultat que vous désirez obtenir. On pourra essayer de privilégier certaines essences d’arbres comme le bouleau, dont les troncs blanchâtres permettront de contraster avec le sol et l’environnement. L’automne sera également une période très intéressante pour bénéficier de couleurs variées.

Arbres flous à troncs clairs
Exemple avec les arbres à troncs plus clairs
EOS 5D mark II + Canon 24-105/4 L IS USM à 35mm,
f/5.0, 1/13ème, 640 ISO

La technique consiste à cadrer convenablement les pieds des arbres, puis de déclencher en remontant la visée (si possible – selon la vitesse – en décalant subtilement, d’une fraction de seconde, le déclenchement et le début de la remontée : cela permet d’obtenir un semblant de détails sur le sol 😉 ) ; l’important est de remonter en étant parfaitement dans l’alignement des arbres. Sinon, résultat foireux garanti !

Les réglages

La première chose à faire est de placer son appareil en mode priorité vitesse. En effet, peu importe la profondeur de champs et dans une moindre mesure la mise au point (même s’il est préférable de la faire à peu près là où il faut !) puisque de toute façon, l’image sera flou 😉

Le principe consiste donc à obtenir une vitesse angulaire en corrélation avec la focale utilisée, de manière à ce que l’effet de filé ne soit ni trop, ni trop peu marqué. Par expérience, j’utilise généralement les vitesses approximatives suivantes :

  • Jusqu’à 28mm : 1/10ème
  • De 28 à 35mm : 1/13ème
  • De 35 à 50mm : 1/15ème
  • De 50 à 80mm : 1/20ème
  • etc.

On peut évidemment faire varier ces valeurs selon l’effet souhaité, mais cela vous donnera une base de départ à peu près correcte !

Flou d'arbre
Exemple d’essai volontaire sur une percée de lumière, avec une vitesse faible pour un angle moyen, générant un filé très marqué
EOS 5D mark II + Canon 24-105/4 L IS USM à 40mm,
f/7.1, 1/10ème, 800 ISO

Conclusion : Le filé d’arbre, super facile !

Une pratique photographique peu courante et ludique, simple d’accès, ne demandant pas de matériel de pointe, s’adaptant à toutes les conditions météo : que demander de plus ? Ah si : un peu de créativité ! Mais pour cela, il suffit d’essayer 😉

Arbres en filé
Les arbres en filés, super facile !
EOS 5D mark II + Canon 24-105/4 L IS USM à 105mm,
f/4.0, 1/20ème, 1250 ISO

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