L’hiver est le théâtre de scènes animalières idylliques pour le photographe de nature : des ambiances glacées aux couleurs chatoyantes de quelque oiseau mis en valeur sur des fonds neigeux immaculés, toutes les occasions sont bonnes pour réaliser de splendides clichés…
Voici quelques petits trucs acquis au fil des années, qui vous permettront d’améliorer le rendu de vos images hivernales, et de faciliter vos sorties.
Article mis à jour le 14/12/2022
À CONSULTER ÉGALEMENT : Pour en savoir plus sur la technique photo…
Durant la prise de vue
La prise de vue est un exercice technique, dont le photographe doit maîtriser chaque paramètre, chaque détail pour réussir ses clichés. Voici 5 astuces particulièrement adaptées à la photo hivernale, et à ses particularités, notamment en terme de lumière.
Du givre plus blancs que blanc avec la surexposition
La première règle en matière de photographie hivernale consiste simplement à « maîtriser » son exposition, et surtout la manière dont la cellule de mesure de nos appareils va interpréter la luminosité globale de la scène photographiée : trop souvent, la cellule est trompée par cette luminosité inhabituelle, et a fortement tendance à sous-exposer de facto.
La première astuce consiste donc à réaliser une photographie test, puis à ajuster la correction d’exposition en s’aidant de l’histogramme de luminance (nb : c’est à mon sens le moyen le plus rapide pour ce faire !) ; on pourra également choisir un mode de mesure plus adapté selon la situation rencontrée, mais il est important « d’exposer à droite » (ceci permettra d’obtenir la plus large dynamique possible) sans toutefois surexposer les hautes lumières et obtenir un effet « fromage blanc » non rattrapable en post-traitement !
On pourra également ajuster l’exposition en post-traitement, mais il s’en suivra inévitablement une perte qualitative puisqu’il y aura rééchantillonnage des valeurs de luminance…
Il est toujours utile de le repréciser : utilisez le format RAW sur vos boîtiers ! Les possibilités en matière de post-traitement sont infiniment plus grandes qu’en JPEG, qui plus est quand on photographie par temps de neige !
Une froidure glacée avec la balance des blancs
Si la plupart du temps une balance des blancs fixée à 5600K permet d’obtenir des lumières très naturelles en photographie d’extérieur (cette valeur correspondant approximativement à ce que l’on obtenait en diapo Provia), il peut être utile d’ajuster plus précisément, généralement en post-traitement (car vous shootez en RAW, n’est-ce pas ?… Si ce n’est pas le cas, c’est le moment de changer !!!) vers des teintes plus « froides » afin d’accentuer le rendu glacial des scènes photographiées.
En photo crépusculaire, on peut opter pour des valeurs plus extrêmes, ce qui offrira des teintes roses / bleues du plus bel effet 😉
PRO TIPS : La station de Méribel est un endroit idéal pour les photographes de nature en hiver. Avec ses paysages enneigés et ses animaux sauvages, la station de Méribel offre de nombreuses opportunités pour capturer des images époustouflantes. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur les hébergements, les activités et les forfaits de ski disponibles sur leur site. N’oubliez pas de prendre votre appareil photo avec vous !
Du flou et du blanc : jouer avec son téléobjectif
Effet très connu des spécialistes de la macro, le flou « travaillé » avec l’objectif et les éléments du décor entourant le sujet peut apporter énormément à une photographie. Il suffit par exemple de se plaquer au sol pour l’obtenir en plaçant sciemment l’herbe gelée devant la lentille frontale, ce qui a pour effet de générer un halo blanchâtre, à la manière de ce rouge-gorge familier photographié dans mon jardin 🙂
Il est possible bien entendu de générer du flou au travers de branches, de feuillages ou de n’importe quel élément enneigé : seule votre imagination limitera les possibilités en la matière !
Du flou et du blanc (bis) : jouer avec les vitesses lentes
La maîtrise de la vitesse permet également d’obtenir divers effets lors de la prise de vue, lorsqu’on tend vers des valeurs permettant tantôt de figer des éléments en mouvement avec des vitesses élevées, tantôt de les rendre volontairement flous par leur mouvement avec des vitesses basses.
Ceci s’applique bien entendu à la neige qui tombe : il faudra selon la vitesse de la chute des flocons, tester plusieurs valeurs puisque les gros flocons tombent généralement beaucoup moins vite que les petits ! Il n’y a donc pas de règle absolue ni de valeur étalon puisqu’à une vitesse très proche, selon la nature même de la neige, l’effet obtenu pourra différer en l’espace de quelques minutes seulement.
Exemple avec cette mésange bleue, photographiée à une vitesse de 1/250ème ayant suffi à figer les flocons en l’air :
Photographié le même jour au même endroit, et à une vitesse très proche (1/200ème), ce pinson du nord mâle est lui entouré de flocons nettement en mouvement, aidés par une rafale de vent momentanée :
Il vous faudra donc tester, encore et encore, afin d’obtenir les valeurs parfaites et les effets recherchés : créativité avant tout !
Contraste et contre-jour : faire ressortir le blanc !
L’hiver se caractérisant surtout par la présence du blanc – représenté par la neige ou le givre – il peut être intéressant d’essayer de le faire ressortir de l’image, soit en jouant sur les forts contrastes entre tonalités, soit en usant (et abusant !) du contre-jour, généralement facilité en matière d’exposition par la clarté ambiante induite par la présence de neige au sol.
Le contre-jour ne devra pas se faire, dans la mesure du possible, avec le soleil voire le ciel dans le champs, afin d’amplifier le contraste autour des éléments gelés représentés sur la photographie :
Le contraste peut aussi être un moyen simple pour réaliser des images un peu plus graphiques, à l’image de cette feuille de chêne givrée, simplement photographiée au sol :
BONUS : gestion du froid et accessoires
Quand on sort par temps froid, des précautions s’imposent ! La gestion du matériel est essentielle, mais également sa propre protection : les mains du photographe, particulièrement exposées, ne doivent pas être oubliées, au risque de se voir incapable de manipuler son appareil photo. Explications.
Protéger son matériel contre le froid
En soi, le matériel photo (numérique) peut résister à des températures jusqu’à -20°C. Pour autant, il y a quelques précautions à prendre pour garantir son intégrité et éviter la corrosion, qui n’est pas seulement liée aux précipitations !
- En cas de pluie, de neige ou de giboulées, protéger son matériel avec une coque néoprène (ou à défaut un petit sac adapté) permet d’éviter les incidents techniques, surtout si vous boîtiers et objectifs ne sont pas tropicalisés
- Utiliser un sac photo adapté, imperméable et le cas échéant, en utilisant des housses de protection supplémentaires pour votre matériel
- Évitez les chocs thermiques : de retour au chaud, ne sortez jamais votre matériel avant une période de 1 à 2 heures où il restera dans votre sac bien fermé, afin d’éviter la condensation ! Au besoin, laissez votre sac au sous-sol ou dans votre entrée afin qu’il reprenne progressivement la température ambainte.
- Prévoir des batteries de rechange : le froid diminue drastiquement la capacité des accumulateurs et des batteries de nos divers appareils électroniques, et les appareils photo n’échappent pas à la règle. Il faut donc prendre les devants, et stocker les batteries de rechange au chaud, par exemple dans votre blouson.
Voici une housse adaptable à votre boîtier (ou vos objectifs) pour vos sorties par temps froid :
Les gants, un élément essentiel pour manipuler son boîtier
Lorsque le photographe est exposé au froid, les extrémités souffrent rapidement : tête, pieds, mais aussi et surtout les mains, pourtant essentielles dans les manipulations du matériel photographique.
Par temps froid, l’utilisation de gants spécifiquement adaptés à notre pratique est judicieuse. Voici une sélection de gants selon votre budget ! J’ai pour ma part utilisé principalement les PGYTECH, ainsi que des modèles néoprène couplés à des gants en soie.
L’astuce pour vos trépieds
Quoi de plus désagréable que d’utiliser un trépied par temps très froid ?… Le métal du trépied alu, glacé, transmet immédiatement sa froideur à vos doigts engourdis, tandis que les pieds carbone sont fragilisés par le froid intense.
L’astuce ?… Utilisez des manchons isolants habituellement utilisés pour les canalisations d’eau et de chauffage ! Un bout de gaffer et le problème est résolu. De plus, en cas de choc avec une branche, vous gagnerez en discrétion.
Voici un modèle pas trop épais, facile à fendre et adaptable à tous les trépieds :
Les accessoires qui changent tout… ou pas
En hiver, les lumières sont souvent magnifiques, notamment quand le ciel se dégage… ou qu’il demeure d’un gris éblouissant et uniforme : s’il est possible de réaliser des post-traitements qui améliorent sensiblement la qualité finale des clichés, l’utilisation des filtres adaptés à la prise de vue est souvent oubliée par les utilisateurs de boîtiers numériques.
Le filtre polarisant circulaire, s’il est avant tout utilisé pour éliminer les reflets des surfaces réfléchissantes, permet également d’accentuer les contrastes et la saturation des couleurs, et plus particulièrement du ciel (lorsqu’il est bleu). C’est un atout précieux en hiver par beau temps !
De nos jours, il est ± possible de se passer de ce type de filtre, grâce à la puissance des logiciels de retouche comme Adobe Lightroom. Mais le rendu « sur le terrain » demeure, lui, inimitable à mes yeux !
Le filtre dégradé neutre, lui, permet (comme son nom l’indique) de créer un filtre dégradé, bien utile sur les ciels hivernaux afin de faire ressortir le blanc de la neige et le gris du ciel. Bien entendu, les utilisateurs d’Adobe Lightroom ne verront plus franchement l’intérêt de ce type de filtre, que l’on peut reproduire à volonté en post-traitement, sans risques de faire une bourde !
Conclusion : une histoire de blanc et de froid !
Au travers de ces 5 petits trucs utilisables par temps hivernal, ressort un mot commun et unique : le blanc ! Nous reste donc à attendre patiemment les premières gelées, et pour les plus chanceux… les premières neiges, afin de les mettre en application !
Quelles superbes images ! Bon, tous tes conseils sont bien notés…. Y’a plus qu’à….. 😉
Salut Cédric,
comme d’hab’, un super article. Belles photos, beau texte, des astuces faciles à appliquer, que demander de plus ?
Ah si ! J’ai trouvé : nous pondre un article comme celui-ci tous les 2 jours ! 😉
Bravo pour la qualité des photos… et de l’article !
Un sujet qui sort de l’ordinaire et qui est très intéressant.
Malheureusement chez nous dans le Sud il faut partir en montagne pour avoir la neige et les oiseaux communs se font rares. Mais ils sont remplacés par les seigneurs des lieux, gypaètes et Isards.
Moi je rêve de faire une photo de mésange bleue ou de Pinson sous la neige comme toi ! Encore bravo !
Eric
Merci à vous !
@Régis : oui, j’aimerais tant pouvoir publier tous les deux jours !
@Éric : C’est malin ça 😉
Et bien écoutes, on peut échanger nos maisons durant quelques jours si tu veux !
Bravo pour ces magnifiques photos
Merci pour l’article que j’ai survoler mais que je vais m’empresser de lire plus attentivement ce soir car il est très intéressant .
Les billets se font rares mais c’est toujours un plaisir de te lire. Je dirais même que les articles ont encore plus de saveur 🙂
Mon astuce préférée est d’utiliser une vitesse d’obturation lente pour retranscrire le mouvement des flocons (ou des gouttes de pluie). Si le sujet n’est pas trop mobile le résultat est souvent très intéressant.
La photo d’herbes en contre-jour est magnifique !
presque 2 mois sans articles 😉 mais celui ci est top …
Je vois que tu illustres l’article avec des photos du 300D. Tu avais plus envie d’en découdre avec le froid et la neige à ce moment que maintenant ?
Hi hi bah disons qu’il n’y a ni froid ni neige en ce moment 🙂
Mais j’espère bien en découdre à nouveau cette année ! Je suis motivé plus que jamais à me remettre sérieusement au travail, avec mon pote Christophe notamment !
Vous savez ? Lui : http://phot-aube-visions.over-blog.com/ 😉
Wouah, quelles magnifiques photos pour illustrer tous tes points.
Je suis fan !
J’ai essayé plusieurs fois l’astuce du « flou avec le premier plan », mais je dois avouer que je ne suis jamais satisfait du résultat final.
Comme je vois que c’est plus que possible, il va falloir que je remette le pied à l’étrier en faisant peut-être plus varier la distance avec ce premier plan « flou ».
merci en tout cas pour ces rappels (je vais tenter le 5600K direct sur toutes mes photos de neige / glace pour voir ce que ca donne 😉 )
Un vrai plaisir de la pupille 🙂 Superbe article, ça vallait la peine d’attendre :))
J’ai eu le même mot à la bouche comme Seb en voyant les photos : Whaouuuu !
Je ne sais quoi dire d’autre sinon qu’une fois de plus tu nous donnes de très bons conseils, mais il va falloir du travail pour être à la hauteur du maitre des lieux.
Aymeric
Un très bel article illustré comme il se doit.
J’attends aussi avec impatience la neige et le grand froid pour faire des photos aussi glacées.
J’ai déjà pu m’entrainer avec un givre l’autre jour dans mon jardin, ça peut donner aussi de bien belles photos.
Salut Cédric,
Voilà qui fait bien plaisir de te lire de nouveau !
Un super article, plein de bons conseils de saison.
On attend le prochain avec délectation.
Amitiés,
Sébastien.
Cela faisait longtemps que tu n’avais pas écris, un plaisir de voir des nouvelles photos et de retrouver la boite a photo 😀
PS : Vraiment superbe les photos 😀
Toujours trés intéressant et toujours cette approche simple et pédagogue des conseils, trucs et astuces. Merci
Salut Cédric,
Excellent récapitulatif pour se remettre dans le bain hivernal. On assiste au musée de la photo numérique avec des clichés pris par les 300D, 20D etc. 🙂 Je me souviens de cette belle image de rouge-gorge familier dans cette ambiance cotonneuse et bleu-blanc-rouge s’il vous plaît !
Magnifiques ces photos! Dommages que je suis en ville et que la nature soit bien loin
Bonsoir Cédric,
Les oiseaux sont superbes!!!
Et le gel sur les herbes…c’est magique…
Il me semble que ce soir il doit y avoir un peu de neige chez vous aussi.
Les buses sont venues attendre sur l’arbre que la planche soit installée….il y en a donc au moins une ou deux de l’hiver dernier pour qu’elles se souviennent si bien.
Bon hiver et bonnes photos.
Michèle.
Magnifique ces photos! On ressent clairement le froid et la beauté immaculée de la neige.
Nicolas
La photo du Rougegorge est extraordinaire ! Je pars à la montagne le mois prochain, ce sera l’occasion d’experimenter ces méthodes ! Merci
bonjour je suis nouveau dans ce blog et les photos sont superbes et même à couper le souffle … BRAVO
Magnifiques photos ! Je vous tire mon chapeau !
Etant plutôt photographe studio sur paris, je ne fais pas souvent de clichés d’extérieurs. Bien qu’avec toute cette neige récemment … cela aurait été possible !
Je vois aussi que peut importe le matériel utilisé, vous le rendu est impeccable ! C’est une belle preuve que je radote à longueur de temps : « ce n’est pas le matériel qui fait le photographe ».
En tout cas encore bravo, je reste ébahie par ces superbes photos.
très bel article, quand on habite à la ville loin de la nature, c’est du régal de voir des photos comme ça
Merci.
Magnifiques photos, le contraste/contre-jour rend vraiment bien (Même si les oiseaux ne sont pas mon domaine de prédilection 🙂
La photo de la feuille au sol est vraiment superbe mais surtout étonnante! Je n’aurais jamais deviné ce que c’était si ce n’était pas indiqué, on dirait presque une photo macro…
Le rouge gorge est particulièrement réussi, tout comme le contenu de cet article.
Merci.
existe un camouflage ideale pour la billebaude ?
Merci pour ces conseils. Les photos sont TOP.
Je vous invite également à découvrir le site http://www.escape-photo.com/fr pour plus de conseils et d’astuces sur comment prendre des photos nature.