Comment pratiquer la photographie animalière en vacances ?

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Le photographe animalier, qu’il soit amateur ou professionnel, est avant tout un passionné. Incorrigible, il profite de toutes les occasions qui lui sont données pour s’adonner à son loisir préféré : photographier les animaux 🙂

Lorsque vient le temps des vacances, le dilemme se pose : comment concilier vie familiale et photographie, sans dégrader l’ambiance au sein de son couple ? Voici quelques « astuces » en guise de réponse !

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Phase 1 : se documenter sur les opportunités photographiques

Bien que cela puisse paraître évident, le préalable à toute sortie « photo nature » est la recherche d’informations. Aujourd’hui, avec Internet, il n’a jamais été aussi facile de trouver les bons plans nature un peu partout en France ou ailleurs:  parcs de vision, sites classés, spots d’observations, etc.

Fauvette pitchou (Côtes d'Armor)
Fauvette pitchou (Côte d’Armor), photographiée sur un site connu pour sa présence
EOS 20D + Canon 300/4 L IS USM, f/4.0, 1/160ème, 200 ISO

Côtoyer les milieux naturalistes est également une excellente source d’infos, dans la mesure où bien souvent le partage est de rigueur. Attention cependant à ne pas se montrer exclusivement opportuniste et attentiste, les échanges doivent être à double sens et le photographe doit apporter sa pierre à l’édifice !

Vos contacts photographes seront parfois également de bons alliés, notamment lorsque vous avez la chance d’avoir des amis « locaux » sur le lieu de vos vacances (ndlr : si vous fixez rendez-vous à l’un de vos amis pour qu’il vous fasse profiter de ses spots, n’hésitez pas à lui amener quelques spécialités locales bien de chez vous !)

Jeune Chamois (Honeck, Vosges)
Jeune chamois broutant un bourgeon, photographié grâce à mon ami Jean-Jacques, sur le massif du Hohneck
EOS 5D Mark II + Sigma 500/4.5 EX HSM, f/5.6, 1/640ème, 500 ISO

Une fois arrivé sur place, un petit passage à l’office de tourisme locale vous permettra éventuellement de découvrir des sorties à la richesse insoupçonnée, et dont vous pourrez faire profiter votre famille !

Phase 2 : profiter des sorties familiales pour faire son petit repérage

Sans sournoiserie aucune, vous pouvez profiter d’une sortie en famille dans un parc de vision ou sur un site protégé ou balisé pour évaluer le potentiel d’un spot photographique, et le cas échéant réaliser quelques photos sympathiques si l’occasion se présente.

Flamants roses (Camargue)
Flamants roses, photographiés dans le Parc de Pont-de-Gau (Camargue)
EOS 5D + Sigma 500/4.5 EX HSM, f/5.6, 1/2000ème, 100 ISO, -0.6 IL en correction d’exposition
Cigogne blanche (Alsace)
Cigogne blanche, photographiée en Alsace lors d’un week-end passé dans la région

De manière générale, votre compagne et vos enfants ne rechigneront pas à une sortie dans un Parc de vision (comme celui de Pont-de-Gau en Camargue, un excellent « spot ») ou sur un sentier montagneux traversant un site classé, du moment que la sortie s’avère agréable, qu’elle apporte son petit lot d’observations ou de jolis paysages. Pour vous, ce sera une occasion rêvée pour évaluer le potentiel photographique, repérer l’orientation des lieux par rapport au soleil, mesurer la nécessité de camouflage et voir quel matériel sera nécessaire pour réaliser vos photos 😉

Écureuil roux (Tarn)
Écureuil roux, photographié lors d’une randonnée sur le Causse Méjean

Au terme de la sortie, montrez les photos que vous avez réalisées, encensez (modérément) l’intérêt de l’endroit et tâchez d’amener progressivement sur le tapis votre envie d’y refaire un tour… éventuellement en solitaire !

Drosera, une plante carnivore (Vosges)
Droseras (plantes carnivores) photographiées lors d’une randonnée familiale (Vosges)
EOS 5D Mark II + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 200mm + bonnette 500D, f/8.0, 1/125ème, 400 ISO

Phase 3 : tenter une sortie seul !

Partie la plus délicate, la sortie en solitaire – point nécessaire pour maximiser vos chances de réussite – devra absolument concilier votre intérêt et celui de votre petite famille. Typiquement, on pourra tenter une expédition très tôt le matin au moment où tout le monde dort, ce qui dérangera le moins possible femme et enfants.

N’oubliez pas cependant qu’en vacances, si vous êtes hébergé sur un lieu nécessitant un véhicule pour se déplacer, absence de voiture signifie emprisonnement ! Vous devrez impérativement être de retour au domicile temporaire en temps et en heure pour ne pas pénaliser le programme familial des sorties 🙂

Bécasseau sanderling (Côtes d'Armor)
Bécasseau sanderling, à l’approche à marée montante (Côtes d’Armor)
EOS 20D + 300/4 L IS USM, f/5.6, 1/1000ème, 100 ISO, -0.3 IL en correction d’exposition

Une autre solution consiste à réaliser ses sorties photo parallèlement aux activités sportives ou ludiques pratiquées par les membres de votre famille : Madame emmène les enfants pour une randonnée à cheval de 2 heures ? Soit, vous disposez de tout ce temps pour tenter quelques clichés ! Si vous êtes en bordure de mer, il y a tout à parier que non loin du centre équestre, se trouve un endroit sympathique où les oiseaux côtiers et autres limicoles seront présents 🙂

Colonie de gravelots à collier interrompu (Morbihan)
Colonie de gravelots à collier interrompu (Morbihan)
EOS 5D + Sigma 500/4.5 EX HSM, f/5.6, 1/500ème, 160 ISO, -0.3 IL en correction d’exposition

Vous pourrez, si vous êtes à la plage, profiter de la séance de farniente de madame et des enfants pour aller fureter alentour, équipé de votre petit téléobjectif (ou de votre caisson étanche !) ; en montagne il vous sera plus difficile de trouver du temps parallèle, et les sorties matinales seront votre seul espoir. Mais il ne fait aucun doute, qu’au détour de sentiers ou de chemins alpestres, vous puissiez croiser quelque insecte étonnant ou animaux endémiques : ouvrez l’oeil !

Quelques conseils de bonne conduite

La photographie animalière en vacances est parfois l’occasion de réaliser des clichés réellement inespérés. Mais il ne faut jamais insister au risque de pourrir l’ambiance familiale pour un sujet potentiel dont vous n’aurez peut-être jamais de photos. Respectez toujours les règles de bienséance avec Madame et avec vos enfants, et surtout les horaires de sortie, ils ne vous en seront que plus reconnaissants.

Sur le terrain, le respect sera également de mise : ne tentez pas le diable pour une approche dont l’issue sera incertaine ! Documentez-vous si les animaux approchés ne vous sont pas familiers, et ne leur faites sous aucun prétexte prendre de risques pour une simple photographie.

Jeune loutre d'Europe (Cantal)
Jeune loutre photographiée lors d’une randonnée sur un sentier balisé (Cantal) : une photo rarissime, que l’on ne fait qu’une fois dans sa vie, surtout à cette focale !
EOS 5D Mark II + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 200mm, f/3.5, 1/250ème, 1250 ISO, -0.3 IL en correction d’exposition

Si vous êtes en bordure d’océan, faites attention aux horaires des marées et attention si vous vous rendez dans les rochers côtiers à marée montant : vous pourriez très vite avoir à travers ses « bras » de plus d’un mètre de profondeur avec votre matériel si vous vous faites surprendre (vécu… On dira que j’ai sacrifié un pantalon et un peu de ma fierté pour en ressortir sans faire prendre un bain de mer à mon 500mm 😉 )

En montagne, ne prenez pas de risques inconsidérés pour approcher les animaux : une chute peut être fatale en haute altitude !

Dernière chose : rappelez-vous que, quelles que soient les circonstances, les petites bêtes ne mangent jamais les grosses 😉

Les petites bêtes ne mangent pas les grosses (Cantal)
Le photographe photographié par surprise !

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