Il n’est pas rare, lors de mes balades familiales dans les bois qui entourent notre petite commune, de faire de macabres découvertes… à l’exemple de ce crâne de blaireau, trouvé sous des sapins, sur un sol couvert de mousse du plus bel effet sous le soleil hivernal. En l’absence d’autres ossements, il n’est pas possible de déterminer la cause du décès de l’animal, même si la zone, sujette à une forte pression cynégétique, amène à de faciles et probables conclusions…
Il est toujours intéressant pour le naturaliste de savoir identifier les ossements, traces ou fèces d’animaux sauvages. Au-delà de la preuve irréfutable de présence dans le milieu étudié, cet apprentissage s’avère passionnant et mène inexorablement à s’intéresser aux proies, prédateurs ou éléments contribuant à la vie secrète des animaux concernés, et ainsi pour le photographe animalier, d’optimiser ses chances de croiser un jour, vivante, l’espèce découverte…
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Aujourd’hui, ce crâne a pris place sur mon bureau. Un souvenir d’une sortie naturaliste pas comme les autres, où à défaut d’avoir pu photographier ce joli mustélidé (le 2ème plus gros d’Europe derrière le glouton), j’ai appris un peu plus à en connaître la morphologie.
Je tombe par hasard sur votre blog et ce sujet sur les crânes de blaireaux. Votre commentaires sur les causes de mortalité me laisse pantois : la mortalité est en proportion des possibilités de naissances, pas du nombre de chasseurs. Pour 100 morts, il faut 100 naissances préalables et, bien évidemment, 100 naissances c’est 100 morts programmées. Après que la mort d’un individu résulte d’un tir de carabine ou d’une agonie plus longue, c’est une discussion autre.
Bonjour
Qu’il faille naître pour trouver la mort me semble être une évidence. Que le territoire où j’ai trouvé ce crâne est celui d’une société de chasse ne laissant RIEN passer, c’est une réalité de terrain…
Piégeage et déterrage viennent y compléter des campagnes de tir incessantes auprès de ces animaux que l’on qualifie de nuisibles.
Chose étrange : dans la plupart des pays d’Europe, le blaireau ne l’est pas et est même protégé, inscrit à l’annexe III de la convention de Berne… La France, exception culturelle ?
En Angleterre le blaireau est protégé depuis longtemps. En conséquence, devant la prolifération inconsidérée de l’espèce, les autorités en programme régulièrement la destruction. Une politique de stop and go peu reluisante.
En France, et notamment dans l’Aube, le blaireau est tellement peu chassé qu’il fait l’objet d’empoisonnements avec tous les dégâts collatéraux imaginables.
Pour le bien du blaireau, il faut des territoires d’accueil adaptés et une pression de chasse régulière, pondérée, qui permette de maintenir les effectifs en adéquation avec la capacité d’accueil du milieu. Dans un milieu où 5 blaireaux peuvent vivre sans problèmes alimentaires et sans concurrence territoriale, il est heureux que 5 blaireaux y vivent (pas 10).
Enfin, le blaireau n’est plus nuisible depuis des lustres mais gibier.
Est-ce que la nature a attendu l’homme pour réguler d’elle même ses habitants ?… Je ne crois pas !
La notion de nuisible / chassable, pour un animal qui n’est pas consommé, ne tient à mes yeux qu’à un fil… Le principal argument qui nous est servi ce sont les dégâts aux cultures, il suffit d’aller sur n’importe quel site dédié à la chasse pour le lire.
Il est étonnant que tant d’espèces puissent s’autoréguler, mais que seules quelques unes n’en soient pas capables. Et étrangement, ce sont celles qui font l’objet de pratiques cynégétiques – c’est un euphémisme – « discutables » (déterrage en tête de liste !)
je ne voudrais pas polluer la quiétude de votre blog en prolongeant cet échange, je cesserai mes commentaires si vous me le demandez.
Tout s’auto-régule, tout s’auto-régule dans la douleur, dans la violence.
Une population de blaireaux en expansion va finir par être confrontée à la faim, aux rivalités de territoire, aux concurrences sexuelles. Les maladies seront plus fréquentes, l’obligation faite aux plus faibles de trouver leur pitance ou leur gite toujours plus loin les exposera à toujours plus d’accidents. la violence entre clans s’installera.
Les blaireaux qui ne sont pas confrontés à ces sur-densités sont en bien meilleur forme et certainement plus « heureux » (excusez moi pour cet anthropomorphisme).