Lorsqu’on pratique la macrophotographie, il n’est pas rare que l’on soit confronté au problème du manque de lumière. Les grands rapports de grossissement engendrent une perte colossale de luminosité, ce qui implique donc l’utilisation de sources extérieurs, comme le flash intégré (bien pratique !)
Seulement voilà : quand notre sujet est à quelques centimètres de l’objectif, un soucis se pose : celui de l’ombre portée par le flash !!!
Voici un exemple facile de diffuseur pour flash intégré maison, qui vous sauvera la vie sur le terrain, à tout petit prix !
À CONSULTER ÉGALEMENT : Pour en savoir plus sur la macrophotographie et la proxyphoto…
Le problème de l’éclairage en macrophotographie
Lorsque j’ai débuté en photo, mon tout premier objectif fut l’excellentissime Sigma 50mm f/2.8 EX Macro (que je possède encore d’ailleurs !) ; ce joli petit objectif macro, très bon marché et très performant optiquement, offre directement le rapport r=1:1, avec une distance de travail (celle qui sépare le sujet de l’extrémité de l’objectif) de 4 cm.
Conséquence directe : en cas d’utilisation du flash intégré ou même d’un flash cobra connecté du boîtier, on obtient généralement une belle ombre portée (de l’objectif). Dans le cas où l’on utilise le flash intégré, elle porte sur les 2/3 de l’image : simplement rédhibitoire !
Une solution existe, ça s’appelle un diffuseur, construit à partir d’une bague pour porte-filtre (de marque Cokin me concernant, mais il en existe d’autres) sur laquelle j’ai collé de l’altuglas (plexiglas blanc opaque), et je vous propose d’en découvrir la conception et l’utilisation, simplissimes !
J’ai d’ailleurs étendu son utilisation à mon Sigma 150mm f/2.8 DG EX HSM Macro, de manière à diffuseur au mieux la lumière en utilisation sur le terrain (et vous verrez que la qualité de l’éclairage, en appoint, est bien meilleur que celui d’un flash cobra seul ou avec diffuseur de type Pocketbouncer)
Il existe de nos jours de nombreux diffuseurs de flash sur le marché : une simple recherche sur Amazon permet de voir le nombre considérable de références disponibles, plus ou moins efficaces… Et plus ou moins bon marché !
J’en ai testé quelques unes, mais au final, ma solution « maison » s’avère la plus pratique, pour un coût modique puisqu’il ne faudra acheter qu’une bague filetée (par exemple de marque Cokin) du diamètre de votre objectif macro préféré, et un bout d’altuglas en magasin de bricolage.
Conception du diffuseur de flash intégré
Le diffuseur est donc basé sur l’utilisation d’une plaque d’altuglas découpée de manière à couvrir l’éclairage du flash intégré, et de le répartir de façon homogène sur le même plan que la lentille frontale de l’objectif.
De ce fait, il me fallait trouver un moyen simple de le maintenir au niveau de l’extrémité de l’objectif. J’ai donc recherché parmi les différentes bagues disponibles sur le marché et j’ai trouvé les bagues d’adaptation pour porte-filtre Cokin, de la série P : P455 pour mon Sigma 50/2.5 EX Macro (filtre en diamètre 55mm) et P472 pour mon Sigma 150/2.8 EX HSM Macro (filtre en diamètre 72mm).
Quel outillage utiliser ?
- pour le trou central, une scie à cloche montée sur une perceuse ordinaire, diamètre 56mm (le trou sera un peu plus grand que le diamètre de la scie, environ 58mm)
- scie à métaux et idéalement, « Dremel », pour la découpe de la plaque et les finitions
- colle forte type Superglue ou néoprène
10 minutes maximum sont nécessaires pour fabriquer l’engin ! Sur la version pour le 50mm macro, j’ai intercalé de petits morceaux de bois entre la plaque et la bague afin que la lumière se diffuse au maximum (la bague ayant une lèvre très large dans ce diamètre).
Cotes et dimensions du diffuseur
Voici les cotes de mon diffuseur, ici prévu pour un objectif 50mm macro (à adapter selon vos optiques : plus la focale est grande, plus le diffuseur s’allongera et s’élargira)
Au niveau de l’utilisation, on peut soit l’utiliser en mode priorité ouverture, en « fill in » (avec sous-exposition du flash intégré à prévoir, selon cas), soit en mode manuel et bénéficier ainsi de l’E-TTL (sur Canon). Dans ce mode je conseille de surexposer le flash intégré de 2/3 d’IL environ (quelques tests préalables vous permettront de prendre rapidement vos marques).
La version pour le 150mm macro est plus imposante en terme de dimensions : largeur de 170mm sur hauteur de 230mm.
Si vous utilisez plusieurs objectifs macro avec des diamètres de filetage différents, vous pouvez fabriquer un seul diffuseur, et utiliser des bagues d’adaptation (que l’on trouve très facilement en ligne et à petit prix) : un seul diffuseur, plusieurs usages !
Test de terrain : un résultat sans appel !
Par soucis de transparence, j’ai voulu comparer les résultats avec d’autres dispositifs du marché et avec l’usage d’un flash cobra, muni ou non d’un diffuseur (j’ai opté pour le Lumiquest Pocketbouncer, qui fut l’un des premiers disponibles sur le marché et qui a l’avantage de déporter la lumière tout en la diffusant).
Voici le résultat (test réalisé sur des fourmis rousses, dans les bois non loin de chez moi)
Conditions de réalisation :
- Aucune retouche autre que la balance des blancs (uniformisée sur les 3 photos à 5000K)
- Léger recadrage pour « coller » d’une image à l’autre
- La photo sans flash est réalisée à f/5.6 (je manquais de vitesse), les deux autres à f/8.0
- Photos réalisées en appui sur bean bag, avec Canon EOS 20D + Sigma 150mm f/2.8 EX HSM Macro
Flash cobra + diffuseur du marché (Pocket Bouncer)
Avec l’utilisation d’un flash cobra (ici un Sigma DG 500 Super II) et d’un diffuseur commercial, le Pocket Bouncer de chez Lumiquest, la lumière (fortement déportée et ne produisant donc pas d’ombre portée) reste très dure.
On peut adoucir un peu en post-traitement, mais cela nécessite donc de passer par la case Lightroom…
Flash intégré + diffuseur « maison »
Ici, le résultat obtenu sied beaucoup plus à ce que l’on peut attendre d’une macrophotographie avec un éclairage additionnel : le rendu garde une certaine douceur (nb : j’étais plus près du sol ce qui a rendu les flous d’arrière-plan plus homogènes, bien que je sois resté à la même ouverture) et on obtient des micro-contrastes sympathiques (même si ici j’ai légèrement foiré la MAP sur l’oeil…)
L’image reste naturelle, et c’est ce qui importe !
Lumière naturelle (sans flash)
Le manque de lumière apporte malgré tout une grande douceur qui n’est pas désagréable, mais j’ai été obligé d’ouvrir un peu plus le diaphragme, afin de maintenir une vitesse d’obturation décente.
Dans cette configuration, on perd en micro-contrastes, et on augmente surtout le risque de raté puisque la vitesse d’obturation sera nécessairement inférieure aux autres configuration avec utilisation de flash.
Conclusion : un diffuseur pas cher et efficace
Ce n’est pas l’invention du siècle, et il existe aujourd’hui de très nombreuses solutions sur le marché. Le soucis est que pour beaucoup, il s’agit d’accessoires qui ne répondent pas forcément aux besoins très spécifiques du pratiquant de terrain en macrophotographie.
En ce sens, un diffuseur comme le mien peut apporter des réponses intéressantes en complément de l’éclairage naturel, sans gêner – en pratique – le photographe dans sa composition et son approche des sujets.
Le plus gros avantage étant que l’on peut adapter précisément son diffuseur de flash à son propre matériel, et éviter ainsi les compromis des solutions commerciales, parfois de conception douteuse tout en réalisant des économies.
merci pour l’info sympa et pas trop dur a faire.
pour ma part pour l’instant , car je pense faire cette bidouille, j’ai une boite plastique blanc opaque de peloche, que j’ai découpé pour que le flash rentre dedans et sa donne de bon resultat aussi!!
Simplement bravo pour ton BLOG super. Je vais pouvoir améliorer mes images mais surtout faire connaitre ton Blog à mon club photo… Je me suis fait un petit site :www.la-nature.book.fr, à moi de l’améliorer.
Vraiment bravo pour votre travail et pour votre amour de la nature et vos belles images, passion qui occupe aussi beaucoup de place dans ma vie.
J.Jacques
Pouvez vous me renseigner :
Comment et où trouver de "l’altuglas" pour fabriquer le diffuseur macro..
Bravo encore et merci
Jeanjacques
On peut trouver de l’Altuglas dans tout bon magasin de bricolage (rayon verre à la coupe : demander du plexis blanc opaque, en 2 à 4 mm en épaisseur…)
Merci pour l’information sur le diffuseur.
Mais je ne sais pas ce qu’un plexis.
merci de me repondre et de me donner des sites pouvans me permettre d’apprendre la prise de photo et le reglage des appareils photos professionnel. une fois encore merci.
Le plexis (ou plexiglas) est du plastique blanc opaque, utilisé pour faire office de "vitre" sur certaines constructions (genre abris de jardin)
On en trouve en magasins de bricolage (rayon matériaux à la coupe : verre, bois, etc…)
Au niveau des sites, le mieux est de parcourir les forums photo existants (Megapixel.net, eos-numerique.com si tu es en Canon, etc…)
bonjour Cédric et bonjour à tous pour amener de l’eau au moulin des diffuseur flash, j’ai pondu un petit topo sur un bricolage de diffuseur.
ici photonaturefontainebleau….
à bientôt et salutation nature
Excellent Jeanpoule ton diffuseur 🙂
Bonjour,
Je me suis procuré un flash macro twin lite mt-24 EX. J’ai un autre flash speedlite 580 ex II. J’ai un boiotier canon eos rebel xsi. Ma question est la suivante: Puis-je monter le tout sur mon appareil photo pour faire du macro? Monter de cette maniere, pourrait-il aussi dervir pour faire du portait ? Et auriez vous quelque bon site a me conseiller sur leur utilisation ?
Merci de bien prendre le temps de répondre.
Bonjour,
J’arrive après la bataille, l’article est plus disponible le liens est mort, et la photo plus visible …
je continue de vous lire sur le blog
bonne continuation