Comme je le dis souvent, un photographe naturaliste averti en vaut deux ! Quand on fréquente les marais au petit matin, les pierriers à midi ou les forêts sombres jusqu’à la nuit tombée, il ne s’agit pas uniquement d’avoir une bonne optique ou un camouflage efficace : il faut aussi savoir préserver le principal outil du photographe de terrain… son corps !
Je vous propose donc de découvrir ce que j’emmène quand je pars sur le terrain et quand je sais que je vais très certainement partir plusieurs heures, dans des milieux parfois légèrement hostiles : une petite trousse de premiers secours, afin le nécessaire pour éviter le pire !
En résumé : que doit contenir une bonne trousse de secours pour la randonnée photo ?
Elle doit être compacte, modulaire et adaptée à la saison comme au biotope. Elle contient a minima de quoi désinfecter, extraire, protéger et soulager — que ce soit pour soi-même ou un tiers. Elle ne remplace ni une formation de secourisme ni un diagnostic médical, mais elle peut transformer une sortie compromise en simple désagrément maîtrisé.
Pourquoi une trousse de secours devrait faire partie de votre check-list photo ?
À CONSULTER ÉGALEMENT : Pour en savoir plus sur le matériel…
Par définition, le photographe de nature randonne. Même modestement. Et qui dit progression dans des milieux semi-hostiles (ronces, moustiques, branches basses, sols glissants, animaux imprévisibles…), dit risque accru de petits accidents. Les sorties « affût » ou « billebaude » sur plusieurs heures éloignent souvent de tout secours immédiat, et il n’est même pas rare de se retrouver dans des zones blanches où il est impossible d’utiliser son téléphone mobile.

Depuis des années, j’embarque systématiquement une trousse de premiers soins adaptée sur mes sorties longues, que je calibre selon les paramètres du jour : météo, durée de la sortie, isolement, risques spécifiques. Ce petit kit, discret dans la poche latérale du sac photo ou glissé dans la poche de la veste, m’a sauvé la mise plus d’une fois !
Les risques les plus fréquents rencontrés en photo nature
Même en étant précautionneux — ce que le prix de notre matériel nous incite à être —, on n’est jamais à l’abri d’un geste malheureux, d’une mauvaise rencontre végétale ou d’un terrain plus glissant que prévu. Voici quelques tracas récurrents :
- Corps étranger dans l’œil (poussière, insecte, brin d’herbe, écorce volante)
- Insecte dans l’oreille (expérience désagréable, surtout en période estivale)
- Épines et échardes sous-cutanées
- Piqûres d’insectes ou réactions urticantes (orties, chenilles processionnaires…)
- Coupures superficielles, notamment dans les roselières ou friches
- Luxation mineure, torsion de la cheville, genou capricieux
- Maux de tête, petites hypoglycémies, réactions allergiques ponctuelles
La distance avec un point de secours rend chaque petit incident plus pénible. L’objectif : soigner ou stabiliser en attendant le retour, ou mieux, éviter que le problème ne dégénère.

Contenu recommandé d’une trousse de secours pour photographe de nature
La trousse doit être organisée, si possible à l’abris de l’humidité (à défaut d’être étanche) et surtout rapide d’accès. Privilégiez les modèles avec compartiments transparents et zips silencieux. Voici un contenu de base à moduler :
1. Hygiène et désinfection
- Sérum physiologique en dosettes (œil, plaies)
- Compresses stériles
- Lingettes antiseptiques (chlorhexidine ou équivalent)
- Eventuellement, un petit flacon de gel hydroalcoolique
2. Extraction et outils
- Petite pince à épiler
- Aiguille désinfectée (éventuellement à usage unique)
- Mini-miroir (utile aussi pour une vérif oculaire)
- Loupe fine
- Couverture de survie (utile aussi pour un affût improvisé ! En réalité je l’avoue, j’en ai une dans mon sac photo afin d’être certain de ne jamais l’oublier)
3. Protection et soulagement
- Pansements variés (classiques, ampoules, waterproof)
- Bande extensible + sparadrap
- Gants jetables
- Crème apaisante piqûres (type Apaisyl)
- Baume anti-démangeaisons (à la lavande vraie ou calendula)
- Traitement local antihistaminique (si sujet aux allergies)
4. Médicaments et traitements ponctuels
Sur des sorties longues, de plusieurs jours, je vous conseille d’aller un peu plus loin avec quelques médicaments de base, que l’on emmène usuellement quand on part en vacances dans sa trousse de secours (à adapter à vos antécédents et après avis médical)
- Paracétamol
- Antihistaminique oral
- Anti-diarrhéique (type Racécadotril)
- Sucre en morceaux ou barres énergétiques
- Pastilles pour purifier l’eau
- Médicaments personnels indispensables
Conseils pratiques pour l’emport
- Étiquetez chaque sachet dans la trousse. En cas de stress ou d’urgence, la clarté sauve du temps.
- Faites une revue saisonnière de la trousse : dates de péremption, état du matériel, adaptation météo.
- Gardez une version “light” dans la voiture et une version plus complète pour les longues sorties.
- Pensez au double usage : certains produits utiles pour vous peuvent aussi aider un randonneur croisé en détresse.
- En zone à tiques : ajoutez un tire-tique, une carte d’extraction ou une pince fine, et une dose d’antiseptique renforcé.
Concernant la protection contre l’humidité : une astuce consiste à utiliser un grand sac congélation refermable afin d’y glisser votre trousse de secours. Seul hic, il faudra éviter de le manipuler quand vous êtes en affût… sans quoi vous risquez de faire fuire vos sujets photographiques !
En conclusion
Une trousse de secours bien pensée ne pèse rien, mais vaut de l’or. Elle s’adapte à vos besoins, à vos spots favoris, à votre niveau d’isolement. Comme un bon trépied ou un sac photo bien pensé, elle est l’un de ces “accessoires” qui ne servent pas à chaque sortie, mais dont l’absence peut, un jour, vous coûter bien plus qu’une belle lumière manquée.

FAQ – Questions fréquentes
Faut-il acheter une trousse toute faite ou la composer soi-même ?
Les trousses du commerce peuvent faire un bon point de départ, mais elles sont souvent inadaptées ou incomplètes. Le mieux est d’en constituer une soi-même, avec des produits que vous maîtrisez et dosez à votre usage.
Doit-on se former aux premiers secours quand on fait souvent de la randonnée ?
Oui. Une trousse sans les bons gestes ne sert à rien. Une formation de type PSC1 (Premiers secours civiques) est vivement recommandée à tout photographe de terrain qui pratique la randonnée avec bivouac.
Faut-il emporter sa trousse de secours pour des sorties très courtes ?
Si vous êtes à proximité immédiate d’un véhicule équipé ou d’un lieu habité, vous pouvez alléger la trousse, voire vous en passer. Mais même pour 2 h en forêt, une mini version “essentiels” peut s’avérer salvatrice.
Que faire si je me blesse en randonnée ou sortie nature et ne peux pas repartir ?
Toujours prévenir un proche de son itinéraire, avoir une batterie de téléphone pleine ou une balise GPS (type InReach, Spot…). La trousse permet de tenir en attendant les secours, pas de les remplacer.





Comment transporter efficacement sa trousse de secours ?
Privilégiez un rangement facile d’accès dans votre sac photo ou de randonnée, à part de votre matériel sensible. Certains modèles s’accrochent à la ceinture ou dans une poche latérale étanche.