Traces et empreintes : de bons indices de présence

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Lors que la nature revêt son plus beau manteau hivernal, et que les étendues figées par les températures extrêmes atteintes ces derniers jours permettent la marche en toute sécurité sur leur surface gelée, le naturaliste découvre avec plaisir les traces des acteurs de la forêt environnante… Témoins d’un simple passage, prémisses d’une scène de prédation, les empreintes laissées par les animaux trahissent leur présence et racontent un moment de leur vie mystérieuse…

Empreinte de héron cendré
Empreinte de héron cendré
Image monochromatique non retouchée (en contre-jour)
EOS 5D + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 200mm,
f/11.0, 1/1250ème, 100 ISO, +0.6 EV

Notre périple familial nous amènera à faire le tour du plus grand étang forestier des bois de la commune, fort giboyeux. D’abord surpris, puis émerveillés par ce que la nature nous permettait, nous fîmes un tour de l’étang à la manière d’un célèbre personnage de la chrétienté, marchant prudemment sur l’eau… gelée 😉 (ndlr : les 15 à 20 cm de glace ne laisseront jamais passer le moindre craquement sous nos pas feutrés, par -7°C en pleine journée et très certainement -15°C la nuit !)

À CONSULTER ÉGALEMENT : Pour en savoir plus sur le camouflage et les techniques d’approche

Traces d'animaux sur la surface gelée et enneigée d'un étang
L’étang depuis sa surface (image réalisée au fish-eye)
EOS 5D + Zénitar 16/2.8 Fish-Eye,
f/11.0, 1/500ème, 100 ISO

Les abords de l’étang sont le théâtre de nombreux passages d’animaux, dévoilant une richesse insoupçonnée en cette saison glaciale. Ainsi, un blaireau semble être passé par là (ce qui me surprend car je pensais que les blaireaux hivernaient ! J’avoue ne pas trop connaître les mœurs de ce beau plantigrade…)

Traces de blaireau dans la neige
Un blaireau de passage laisse des empreintes nettes et sans appel…
EOS 5D + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 70mm,
f/5.6, 1/400ème, 100 ISO, +1 EV

Plus loin, ce sont de nombreuses et minuscules empreintes de sautillements d’oiseaux qui agrémentent la poudreuse recouvrant la glace. Passereaux et très certainement corvidés se partagent les abords gelés de l’étang forestier, en des ballets incessants, se croisant sans cesse et traçant parfois d’étranges lignes ne menant nul part.

Empreintes de passereau dans la neige
Empreintes de passereau dans la neige
EOS 5D + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 95mm,
f/11.0, 1/500ème, 100 ISO, +1 EV

Ces empreintes se limitent très généralement aux rives de l’étang, seuls les mammifères osant la traversée de l’étendue gelée… avec plus ou moins de facilité !

Traces de chevreuil pressé mais mal à l'aise sur la surface gelée d'un étang
Traces de chevreuil pressé mais mal à l’aise sur la surface gelée !
EOS 5D + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 110mm,
f/5.6, 1/2000ème, 100 ISO, +0.6 EV

J’ai un moment cru que l’animal était blessé tant ses empreintes étaient monstrueusement régulières, mais le relevé des traces une fois sur la rive montrera que ce n’était pas le cas : un animal visiblement bien pressé de traverser cette étendue où il doit habituellement venir se désaltérer ! D’autres n’ont pas ce problème, ayant des appuis sensiblement plus posés…

Empreinte de sanglier dans la neige
Empreinte de sanglier (gros modèle !)
EOS 5D + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 165mm,
f/5.6, 1/640ème, 100 ISO, +0.6 EV

L’empreinte la plus intéressante toutefois, sera celle-ci : en réalité deux traces se chevauchant, celle d’un petit rongeur que je n’aurai pas la prétention d’identifier… suivie de celle d’un renard visiblement intéressé !!! Les deux traces n’arriveront pas de l’autre côté de la berge, Maître Goupil ayant visiblement réussi à attraper sa proie quasiment au centre de l’étang (je ne suis pas allé vérifier de près, étant de nature prudente malgré l’épaisseur de glace !)

Renard et sa proie sur la même piste enneigée
Renard et sa proie sur le même chemin
EOS 5D + Canon 70-200/2.8 L IS USM à 70mm,
f/11.0, 1/640ème, 100 ISO, +1 EV

Notre balade dévoilera d’autres traces comme celle surprenante de l’urine d’un renard, gelée en « plaquettes » sur la neige, comme pétrifiée avant de toucher la glace, ou ces empreintes de lapin gambadant en arcs de cercle le long de la rive, revenant sans cesse sur la terre ferme…

Nous serons même surpris par un phénomène étonnant produit par l’air emprisonné sous l’épaisse couche de glace, produisant de temps à autres un bruit puissant et inhabituel, résonnant dans la glace et produisant un écho assourdissant !

Arrivé au terme de notre tour de marche et engagés sur le chemin du retour, nous serons interrompus par une cohorte de C15 et autres 4×4, signes d’une battue qui viendra quelques dizaines de minutes plus tard, troubler le calme de « notre » forêt, soudainement animée de formes aux couleurs fluo… Un dimanche presqu’ordinaire, où les usagers de la nature se croisent mais ne se comprennent pas toujours 😉

Empreintes de héron dans la neige
Empreintes de héron dans la neige

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