IPTC et métadonnées : Définition et utilisation

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En matière de photographie numérique, l’un des aspects pratiques les plus difficiles à gérer par l’utilisateur régulier d’un grand nombre de photographies (photographe, iconographe, graphiste, agence…) réside dans la classification et la recherche des photographies.

Pour cela, un certain nombre d’outils ont été mis en place dans le passé et ont été appliqués aux fichiers numériques de toute origine : les métadonnées. Définition et intérêt de ces « données servant à décrire une autre donnée quelque soit son support » !

Petit historique sur l’IPTC

À CONSULTER ÉGALEMENT : Pour en savoir plus sur la gestion de photothèque

Dans le passé, la gestion documentaire (quelle qu’en soit la forme) passait par la tenue d’un registre décrivant, pour chaque document, les informations qui le caractérisent : titre, auteur, classification, description, mots-clés éventuels… Lorsque la G.E.D (Gestion Électronique des Documents) est apparue avec l’informatisation et que les formats documentaires l’ont permis, ces informations furent directement intégrées dans les documents eux-mêmes, pour des raisons de « facilités » : ce sont ces données descriptives intégrées que l’on appelle métadonnées.

C’est en 1979 que l’I.P.T.C. (International Press Telecommunications Council) lance le premier « standard » de description de documents textes pour les partages d’information au sein de la Presse Internationale. En 1991, l’I.I.M (Information Interchange Model) est proposé comme entête électronique intégré, pour les documents électroniques multimédia, et en 1994, donne naissance à la première norme dédiée aux images numérique : les IPTC Headers (littéralement : entêtes IPTC), très largement utilisées depuis sur les formats JPEG et TIF notamment pour la description des images.

Parallèlement à la spécification initiale de l’IPTC, et avec l’apparition des premiers appareils photonumériques « grand public », la JEIDA (la Japan Electronic Industry Development Association, qui regroupe les principaux fabricants d’appareils photonumériques) propose dans les années 1990 une nouvelle spécification destinée à décrire les informations relatives aux données techniques de l’image : l’EXIF (Exchangeable image file format). Cette spécification, initialement prévue pour les formats JPEG et TIFF, propose de stocker dans des entêtes de métadonnées, toutes les informations relatives à la prise de vue (ouverture de diaphragme, vitesse, sensibilité ISO, correction d’exposition, mode d’exposition, etc…) mais aussi des informations pratiques (marque, modèle d’appareil, date et heure de prise de vue…).

En 2001, Adobe propose un système propriétaire pour permettre le stockage des IPTC Headers aussi bien sur des formats de fichiers supportant IPTC que ne les supportant pas (dans un fichier texte externe) : le format XMP (eXtensible Metadata Platform). Basé sur la technologie XML (eXtended Markup Language), cette spécification présente un certains nombre d’avantages sur les autres solutions d’enregistrement des métadonnées :

  • Stocker les métadonnées au sein même du fichier permet de garantir l’association métadonnées-fichier et facilite les échanges, tout en permettant pour les formats propriétaires (par exemple les fichiers RAW) le stockage dans un fichier externe de ces informations
  • Grâce à XML, le format est aisément extensible sans créér de problème de compatibilité
  • L’usage d’Unicode (qui est une norme informatique permettant de donner à tout caractère de n’importe quel système d’écriture de langue, une identification et une codification unique) permet l’intégration de texte en n’importe quelle langue (ce qui n’est pas le cas avec la version initiale d’IPTC, ou avec la spécification EXIF)

La spécification XMP propose aussi le support de nouveaux formats de fichiers : JPEG, JPEG 2000, GIF, PNG, HTML, TIFF, Adobe Illustrator, PSD, PostScript, etc… ce qui présente donc à sa sortie un avantage indéniable sur la spécification IPTC initiale. De plus, de part sa structure, XMP prend en charge le stockage des informations EXIF !

En 2002, une nouvelle déclinaison d’EXIF propose la prise en charge des informations de géolocalisation GPS (fonctionnalité disponible sur certains boîtiers professionnels très haut de gamme seulement à l’époque, et encore actuellement d’ailleurs !…)

Les informations EXIF ne sont pas destinées à être modifiées après la prise de vue : elles sont renseignées par le dispositif de prise de vue (photoscope, réflex numérique, appareil photo hybride, smartphone…) et sont généralement utilisées à des fins techniques ou statistiques. De ce fait, nous n’aborderons pas leur gestion dans le cadre de cet article !

En 2004, Adobe et l’I.P.T.C. rapprochent leurs travaux, ce qui donne naissance un an plus tard à la norme IPTC Core (qui prévoit la prise en charge, au travers d’un framework pour les développeurs, du format XMP étendu avec Headers IPTC, EXIF, etc… en utilisant tous les avantages d’XMP avec quelques fonctionnalités supplémentaires, dont la gestion du versioning… d’ailleurs largement utilisée par Adobe Version Cue, outil de gestion de versioning fourni dans la dernière Creative Suite d’Adobe !)

Intérêt des métadonnées pour le photographe

La gestion dite « documentaire » des images numériques passe obligatoirement par l’utilisation des IPTC (nb : à partir d’ici, je nommerai « IPTC » la spécification de stockage des métadonnées de description IPTC Core). Elles proposent 4 grands groupes d’informations relatives à la description de l’image :

  • Les informations relatives à l’auteur (on y trouve divers champs renseignant les coordonnées du photographe : adresses postale, téléphonique et électronique)
  • Les informations relatives au contenu de l’image proprement dite (au travers de 2 types de champs : les champs dits « fixes » – comme la description, qui peut aller jusqu’à 2000 caractères, et le titre, qui peut aller jusqu’à 256 caractères – et les champs dits « extensibles » – comme les mots-clés ou les catégories de classification)
  • Les informations de classification de l’image (date de création, genre, catégories de classification – les mêmes que ci-dessus – et géolocalisation éventuelle de la scène…)
  • Enfin, les informations relatives aux conditions d’utilisation de l’image et à son statut (informations relatives au Copyright)

Correctement renseignées et utilisées, ces informations permettent de disposer d’une base documentaire globale (sur la photothèque entière) avec un potentiel énorme en matière de recherche/classification ! En effet, nombreux sont les outils informatiques permettant nativement d’effectuer des recherches sur tel ou tel type de champs, et par ce biais de se constituer des « collections d’images » liées entre elles par des critères multiples et variés.

Gestion des données IPTC

Accessoirement, lorsque le photographe commence à travailler avec des gestionnaires extérieurs sur ses images (agences d’illustration, agences de news, banques d’images…) l’utilisation des IPTC prend alors toute son importance, et j’oserais dire : devient primordiale ! D’une part parce que la majorité de ce type d’entreprise utilise grandement ces métadonnées, et d’autre part parce qu’elles permettent au photographe d’organiser de manière efficace sa propre photothèque.

La seule contrainte étant de trouver « son » organisation (au niveau des thématiques de classification par exemple, ou du choix des mots-clés) et surtout, de l’appliquer de manière régulière !

Outils permettant la gestion des métadonnées IPTC

Il existe actuellement diverses solutions pour la gestion des IPTC (norme IPTC Core) : la principale et la plus intéressante reste celle proposée par Adobe au travers de ses outils (Lightroom, Photoshop, Illustrator, InDesign, et bien entendu Bridge !)

Il existe des solutions alternatives et gratuites, le plus connu (et l’un des plus anciens) étant XnView que j’utilise personnellement (c’est un clône gratuit et français du célèbre ACDSee, compatible avec Windows, Mac OS X, mais aussi une multitude de déclinaisons de Linux et d’Unix !), et qui permet une gestion simple des IPTC – son auteur, Pierre-Emmanuel Gougelet, reste très dynamique et ouvert à toute proposition et fait évoluer son outil de manière très régulière !

Enfin, une dernière catégorie d’outils permet une gestion plus spécifique des IPTC, celle des catalogueurs spécialisés, dont fait parti Adobe Lightroom : on y retrouvait un moment donné IView Media Pro (devenu Microsoft Expression Media suite au rachat de la société éditrice par le géant de Redmond), Imatch, Fotostation ou Aperture.

Les versions modernes de nos systèmes d’exploitation (Microsoft Windows, Apple iOS…) intègrent désormais des outils de lecture voire de modification des métadonnées IPTC. Toutefois, la compatibilité est généralement partielle vis-à-vis du standard (tous les champs ne sont pas gérés)

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